Puisque les Hommes sont capables de créer des robots pouvant
effectuer des tâches complexes, là où l’humain peinerait à les accomplir,
pourquoi ne pas essayer de les humaniser, de les faire ressembler à l’homme
tout en désacralisant cette technologie et la rendre et moins effrayante ?
Un robot aux gestes fluides et à l’apparence humaine rassure
et met en confiance plutôt qu’une machine aux gestes saccadés et où l’on voit
les circuits et programmes.
Un robot humanoïde peut renvoyer une image de technologie
contrôlée et maitrisée. Il est d’ailleurs, selon les roboticiens des années 80,
préférables qu’un robot soit anthropomorphique pour être accepté socialement.
Dans son ouvrage Le Jour où les robots mangeront des pommes, Emmanuel Grimaud explique ceci : « Ce jeu d’excitation
métaphysique se pratique depuis longtemps : face à une créature qui n’est pas
vivante, on stimule nos mécanismes de croyance et d’attribution en cherchant à
ramener l’objet qu’on a en face de nous à quelque chose de connu ou de
familier. Face à un robot à forme humaine, on a tendance à projeter des
caractéristiques anthropomorphiques, comme si on avait à faire à un humain ;
cette capacité est ancrée dans le cerveau. » (1)
Pour cet anthropologue, l’anthropomorphisme est donc un
critère instinctivement recherché par l’homme face à quelque chose d’inconnu,
de différent. Il se permet d’ajouter que « les roboticiens japonais sont
persuadés que la ressemblance humaine facilite les interactions sociales.
L’idée de créer des substituts est très ancrée chez eux et représente un énorme
marché. »
En effet, l’AIST (Institut National japonais des sciences et
technologies avancées) et le laboratoire Asada travaillent sans cesse sur de
nouveaux projets. Comme le Japon voit sa population vieillir de plus en plus
et des robots ‘’de confiance’’ sont en cours de développement. Ainsi, ces
robots pourraient accompagner les personnes âgées dans leur vie quotidienne et
les aider à la mobilité. La ressemble à l’être humain est donc un facteur
essentiel pour accepter d’être entouré et aidé par une machine.
Film Robot and Frank |
Une autre expérience dans ce même pays est en cours et
concerne les robots dits de ‘’compagnie’’. En novembre 2011, Lepoint.fr nous
expliquait qu’un robot humanoïde capable d’entretenir une conversation de «
façon naturelle en japonais » avec un humain était sur le point de voir le
jour. Ce prototype sera envoyé dans l’espace courant 2013 avec l’astronaute
nippon Koichi Wakata dans le but de « lui tenir compagnie ». Dans un souci
d’humanisation plus poussée, ce robot devrait, en plus de tenir une
conversation, être capable de marcher, enregistrer des images et de reconnaître
des visages.
Les résultats de cette expérience devraient permettre aux
chercheurs « d'étudier dans quelle mesure un robot de compagnie peut apporter
un soutien moral à des personnes isolées durant une longue période de temps. » (2)
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